Santé/Bien-être

Pourquoi consulter un naturopathe ?

On en parle de plus ne plus… mais on ne sait pas toujours précisément ce qu’est la naturopathie, ce que l’on peut en attendre… On fait le point avec Daniel Kieffer, naturopathe qui se consacre désormais à l’enseignement de la naturopathie, Fondateur du Collège Européen de Naturopathie Traditionnelle Holistique (CENATHO).

Classée par l’OMS 3ème médecine traditionnelle du monde, après la médecine chinoise et ayurvédique, la naturopathie puise ses fondements dans la Grèce Antique et les théories d’Hippocrate, le père de la médecine occidentale. « Elle en reprend les principes essentiels : ne pas nuire, favoriser le « médecin intérieur », c’est à dire stimuler les capacités naturelles d’auto-guérison de l’organisme, rechercher les causes des troubles éventuels et respecter les symptômes, des signes d’alarme ou d’élimination qui ne sont pas forcément à supprimer… Une médecine non conventionnelle d’abord axée sur la prévention, avec une hygiène de vie aussi saine que possible. »

Plus récemment, le terme « naturopathie » fut créé en 1898 aux Etats-Unis par un certain Benedict Lust, issu d’un courant hygiéniste allemand : « à l’époque, un courant de chercheurs et d’autodidactes, aux USA et en Europe, travaillaient sur les bienfaits des plantes, de l’hydrologie (soins par l’usage de l’eau), de l’exercice physique, du soleil, du jeûne, de la diète… La naturopathie est née de la synthèse de ces travaux ». En France, c’est le professeur d’éducation physique, philosophe et biologiste Pierre Valentin Marchesseau qui la développe dans les années 40… Mais elle ne connaîtra pas un essor comparable à celui observé par exemple aux USA, en Inde –qui vient de se doter d’un ministère de l’Ayurveda, du Yoga et de la Naturopathie ! -, en Allemagne, en Grande-Bretagne ou dans les pays scandinaves, « où, de manière idéale, le naturopathe travaille en partenariat avec le médecin, dans le cadre d’une médecine « intégrative »… »

La prévention, les maux chroniques…

Mais qu’attendre aujourd’hui de la naturopathie ? « Si la prévention est théoriquement le motif de consultation idéal, plus de 80% de nos clients souffrent de pathologies chroniques, préalablement diagnostiquées par un médecin, le naturopathe n’étant pas habilité à porter de diagnostic. Ils se plaignent de traitements peu efficaces ou occasionnant d’importants effets secondaires. Parmi ces affections, pour lesquelles la naturopathie offre d’excellents résultats : les troubles rhumatologiques, du transit, du sommeil, les varices, la spasmophilie, les insomnies, les colopathies, les allergies saisonnières… Une petite partie de la clientèle souffre aussi de pathologies lourdes : cancers, leucémies, sclérose en plaques, maladie de Parkinson… » Le naturopathe ne pourra alors offrir que des conseils de confort : aide à la gestion du stress lié à la maladie, atténuation des effets secondaires des traitements…

Le bilan de vitalité

Une consultation repose sur le « bilan de vitalité » qui, au contraire du diagnostic qui identifie la pathologie, concerne la partie saine de la personne, évalue ses ressources. Il passe par un long questionnaire (historique familial, médical, habitudes de vie…) et un examen de la morphologie (silhouette, aspect des ongles, pilosité…) qui renseigne sur la constitution, le tempérament et l’énergie vitale (ou ressources d’auto-guérison) disponible : « Hippocrate évoquait le sanguin, le nerveux, le bilieux, le lymphatique… Le naturopathe affine le bilan avec l’iridologie : ce décodage de l’iris (couleurs, tâches, asymétries…) donne des indications sur les capacités défensives de l’organisme, son acidification, l’état du système nerveux, les fonctions « fortes » et « faibles »… En France, cette technique est peu prise au sérieux mais ce n’est pas le cas par exemple de l’Allemagne où exercent 22 000 praticiens ».

Des cures en alternance

A partir de ce bilan, le naturopathe préconise des « cures ». Le plus souvent pratiquées en alternance, les cures de « détox » et de « revitalisation ». « La première combat à la fois les toxiques, apportés par l’extérieur (métaux lourds, tabac, pollution…), et les toxines que l’on fabrique soi-même (urée, cholestérol…) ; la seconde comble les carences nutritionnelles (vitamines, oligo-éléments, acides gras…), mais aussi les déficits en soleil, sommeil, mouvement, relations humaines… » Peut s’y ajouter la cure antioxydante qui accompagne l’avancée en âge et prévient les phénomènes inflammatoires liés à l’oxydation des cellules. Quant à la cure de « stabilisation », « elle intervient lorsqu’il n’y a plus ni carence ni surcharge et suppose de vivre dans un milieu quasi idéal, au moins méditerranéen, de se nourrir parfaitement (alimentation bio, frugale, variée !) et d’être à l’abri d’un maximum de stress et de pollutions… donc plutôt en vacances ! »

Une large palette de « techniques »

Au programme de ces cures ? Des « réglages » alimentaires, le naturopathe prônant une alimentation bio, variée, progressivement plus « vivante » (crue) et frugale, qui tend vers le végétarisme ; une aide à la gestion du stress et des émotions par la relaxation, la sophrologie, un rééquilibrage des alternances travail/repos… ; une activité physique régulière ; des soins en hydrologie : bains chauds, froids, de siège, des pieds, lavements… ; des techniques respiratoires empruntées au yoga, aux arts martiaux… ; des techniques énergétiques (aimants, couleurs…) ; des massages bien-être, de la réflexologie ; l’usage de plantes –la phytologie- et d’huiles essentielles -l’aromatologie- : « il ne s’agit pas de phytothérapie ou d’aromathérapie, les suffixes en « thérapie », qui relèvent d’une démarche thérapeutique et symptomatique n’ayant pas leur place en naturopathie. On privilégiera donc les plantes qui agissent sur l’origine des troubles : draineuses et actives sur les émonctoires (foie, reins… qui assurent l’évacuation des déchets), et « nutritionnelles » (apport de vitamines et minéraux)… ».

Les conseils proposés, selon le profil de la personne, sont consignés dans un « programme d’hygiène vital » : la plupart seront réalisés à la maison, mais le naturopathe pourra aussi orienter vers un cours de yoga, un sophrologue, un ostéopathe, et bien souvent un médecin…

 Quelles limites à la naturopathie ?

« L’OMS nous range avec bon sens dans la famille des acteurs de la prévention primaire (ou prévention des risques de maladie dans une population saine) « active ». Ce qui signifie que le client, encouragé par le naturopathe, véritable « éducateur de santé », devra faire des efforts, modifier son mode de vie… » Or, les résultats ne seront pas atteints si le naturopathe n’a pas été assez pédagogue ou si le client rechigne à faire des efforts. « Cela peut arriver quand on consulte un naturopathe en pensant qu’il va soigner avec des plantes ou « voir » la maladie dans les yeux… On entend souvent ce genre de caricatures ! Autre limite de la naturopathie : l’épuisement et l’absence d’énergie vitale… »

La naturopathie en pratique…

Le bon rythme de consultation ? « En prévention, 2 séances à 2-3 mois d’intervalle. Lors de pathologies fonctionnelles (chroniques, sans lésions organiques), une visite tous les 2 à 4 mois, sur un an, doit restaurer la santé. Prévoir ensuite une visite annuelle. » Le coût d’une séance varie de 60 à 90 € pour 1h30 à 2h de consultation, remboursé aujourd’hui par presque 20 mutuelles.

Comment enfin identifier un naturopathe, la discipline n’étant en France ni interdite, ni encadrée ? « Face à ce vide juridique, une association professionnelle à vocation syndicale, l’Organisation de la Médecine Naturelle et de l’Education Sanitaire (OMNES), regroupe les professionnels déclarés* issus de 6 écoles réunies au sein de la Fédération Française des Ecoles de Naturopathie (FENAHMAN). Ces écoles ont joué le jeu de la déontologie, d’un nombre d’heures de formation : 1600 h de cours (+ 2800 h de travail personnel) qui équivalent largement à Bac + 3 en termes académiques, avec un niveau d’études « infirmier » en sciences fondamentales (anatomie, physiologie et pathologie)…»

*Coordonnées sur www.naturopathe.net

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