Santé/Bien-être

Le Stress, c’est du CINE ?

Pendant le confinement, j’ai co-rédigé pour Version fémina un hors-série -qui vient de sortir en kiosque !- sur le stress. Parmi les experts que j’ai interviewés : la passionnante chercheuse canadienne Sonia Lupien, neuroscientifique, fondatrice et Directrice scientifique du Centre d’Études sur le Stress Humain à Montréal. Avec un accent savoureux, elle m’a parlé des origines du stress, de notre cerveau, de stress absolu et relatif… Voici un extrait de notre entretien. La suite (et bien plus !) dans le hors-série No stress, comment vivre plus zen -version fémina.

Stress absolu et stress relatif !

Rappelons que le stress est une réaction biologique qui a permis à l’humanité -et à nos lointains ancêtres préhistoriques !- de survivre : de chasser le mammouth (pour s’en nourrir) ou de le fuir ! « De nos jours, dans nos pays riches, éduqués et –relativement- en paix, il n’y a heureusement plus beaucoup de stress absolu, c’est à dire un stress qui constitue une menace vitale et implique immédiatement de fuir ou de combattre, note Sonia Lupien. Pourtant, beaucoup de gens souffrent du stress. Non pas de stress absolu… mais de stress relatif ». Le stress relatif est le fruit d’une appréciation subjective de la situation –la façon dont vous la percevez, les pensées et les émotions qu’elle suscite, la façon dont vous pensez pouvoir faire face…-  et diffère pour chacun.

Du CINE !

Si les sources de stress relatif sont multiples, elles ont toutes une caractéristique commune, le CINE ! « Ainsi, poursuit Sonia Lupien, et c’est l’une des découvertes scientifiques les plus importantes sur le stress humain au cours des 100 dernières années, les chercheurs ont démontré que nous produisons une réponse biologique de stress dès lors que nous sommes soumis à une situation que l’on apprécie comme étant hors de Contrôle, et/ou Imprévisible, et/ou Nouvelle, et/ou ou menaçante pour notre Ego (l’égo, ou la représentation que l’on a de soi-même), des caractéristiques qui forment l’acronyme CINE. Peu importe qui vous êtes, votre âge, ce que vous faites dans la vie, ces caractéristiques sont universelles, et je vous défie de trouver une situation stressante qui ne réponde pas à l’un de ces critères ! »

Quelques exemples ?

« La pression au travail, c’est perdre le contrôle sur son travail. On peut aussi perdre le contrôle sur sa santé, ses finances, son mariage ! Changer d’école, pour un enfant de 8 ans, est source d’imprévisibilité -pour son père, l’imprévisibilité, c’est être coincé dans les embouteillages le matin en se rendant au travail… Quant à votre collègue qui remet en cause vos capacités le lundi matin devant la machine à café et les collègues, elle vient d’égratigner votre ego… »

A noter : les chercheurs ont démontré que si une seule de ces caractéristiques suffit à générer un stress, « plus une situation comporte de ces caractéristiques, plus la production d’hormones de stress est importante. »


Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Fermer
Fermer