Parisiennes !Portraits

Zen : Une Japonaise à Paris

Shiori, 42 ans, originaire du sud-ouest du Japon, vit et travaille à Paris depuis près de 20 ans. Elle nous raconte son parcours, d’Okayoma à Paris, et nous donne ses astuces pour rester zen…

Où as-tu grandi ?

Je suis née et j’ai grandi à Okayama, une petite ville à 2h environ d’Hiroshima. Dernière d’une fratrie de 3 (j’ai un grand frère et une grande sœur), j’y ai mené une vie tranquille, consacrée à l’école,  le piano (j’ai pris des cours particuliers pendant toute mon enfance car, au Japon, il n’y a pas de conservatoire), et au sport. A l’âge de 13 ans, je me suis mise au basket à l’école : l’entrainement avait lieu chaque jour de 7h15 à 8h15, avant les cours, et chaque soir de 16h à 19h, sans oublier les week-end et les vacances ! Mais je n’étais pas spécialement douée…

Quelles études as-tu faites ?

J’ai étudié la littérature anglaise à l’université de Kyoto, mais je n’étais pas hyper motivée. A côté, j’ai fait des petits boulots : j’ai travaillé dans une boulangerie, des bistrots… car il y a beaucoup de lieux d’inspiration française à Kyoto, et cette culture m’attirait. Ensuite, j’ai eu envie de me lancer dans la pâtisserie, et de partir l’étudier en France. Pour y parvenir (mes parents ne voulaient ni pouvaient financer ce projet), j’ai travaillé pendant 3 ans dans un café branché à Kyoto en tant que pâtissière. Mais ce job terminé, j’ai réalisé que le métier était dur, difficile physiquement… et décidé que la pâtisserie ne serait qu’un hobby ! Je suis alors partie en Suisse (un pays international, avec beaucoup d’hôtels), étudier dans une école de gestion de l’hôtellerie avec une formation en alternance. C’est ainsi que je me suis retrouvée à faire le service dans le restaurant japonais d’un hôtel situé à Bern !

Comment es-tu arrivée à Paris ?

L’hiver, j’ai eu des vacances et, avec ma mère, nous avons projeté de nous retrouver une semaine à Paris. C’était en 2001, je devais rejoindre ma mère dans un hôtel du 9ème arrondissement et, en sortant du métro avec ma grosse valise, je me suis trompée de direction. J’ai alors demandé mon chemin à un jeune homme… qui s’est également trompé de chemin… et m’a conduite à l’exact opposé de là où était situé l’hôtel ! On a donc refait le chemin inverse… ce qui nous a laissé le temps de discuter (enfin mon français était encore très balbutiant !), de sympathiser… et d’échanger nos adresses email. Ensuite, nous nous sommes vus régulièrement (il venait en Suisse, ou j’allais chez lui à Paris dans le 9ème) et, quand ma formation s’est terminée, nous nous sommes installés ensemble à Paris. Et, pour résumer, il est devenu le père de mes 2 garçons !T

Sur un plan professionnel, comment es-tu passée de l’hôtellerie à l’enseignement ?

Quand je suis arrivée à Paris, je me suis dit que j’allais travailler dans un hôtel mais mon niveau de français était insuffisant. Je me suis alors inscrite dans une école de langue française et ai un temps travaillé dans une boutique Ladurée. Après mon premier bébé, je ne me voyais plus travailler dans un hôtel, avec des plannings qui changent toutes les 2 semaines, j’étais un peu perdue. C’est en demandant conseil autour de moi que j’ai eu l’idée d’enseigner le Japonais, et, dans cet objectif, j’ai suivi une formation de 6 mois entre mes 2 grossesses. Ensuite, j’ai commencé à donner des cours particuliers à domicile et, depuis quelques années, je travaille pour le Centre Berlitz.

Que fais-tu pour rester zen ?

Des massages et de l’acupuncture ! C’est une hygiène de vie chez nous, ma sœur, au Japon, consulte un acupuncteur toutes les semaines ! Moi, c’est plutôt une fois par mois, pour prévenir la fatigue. Quand je vais au Japon, 2 mois par an avec les enfants au moment des vacances scolaires (sauf cet été à cause de la pandémie !), je fréquente les Onse, des bains chauds à l’extérieur issus de sources thermales. C’est vraiment très relaxant car on s’y baigne nu… les femmes d’un côté, les hommes de l’autre ! Ma mère, par exemple, s’y rend tous les vendredis. Je cours aussi 2 heures le dimanche matin (je pars tôt, vers 7h !) avec une amie Japonaise. On a un long circuit qui passe par les Tuileries, puis le long de la Seine. La course à pied me fait un bien fou, me détend, me rend de bonne humeur, je ne peux plus m’en passer. Depuis cette année, je complète avec des cours de gym suédoise, très tonique !

N’as-tu pas envie parfois de retourner vivre au Japon ?

Non, car vivre à Paris me donne de l’énergie, me stimule… je fais plus d’effort à Paris qu’au Japon ! Et puis je trouve les parisiens moins superficiels et plus ouverts que les japonais en général.  Ici, j’ai aussi l’impression d’être davantage moi-même. Au Japon, les individus n’existent pas, c’est d’abord la collectivité qui compte ; il y a une solidarité extrême qui se fait au détriment de l’individu. Alors je retournerai peut-être au Japon lorsque je serai très vieille, pour me reposer…

Mes bonnes adresses

Des pâtisseries françaises et des chocolats revisités avec raffinement par la pâtissière japonaise Miyuki Watanabe.

11 boulevard de Courcelles Paris 8ème

Le restaurant ouvert par une amie japonaise : une cuisine japonaise authentique (faite maison !) et raffinée, et à prix tout doux (ouvert uniquement le midi).

=> 58 rue de Babylone, Paris 7ème

A deux pas de chez moi, ce centre de gym suédoise m’est devenu indispensable ! J’y prends 2 à 3 cours par semaine, c’est dynamique,  je m’y défoule, et j’en ressors aussi détendue qu’après un footing !

=> 5, rue bergère, Paris 9ème.

  • Un dîner raffiné : Le clos  Y

Un restaurant français tenu par un chef japonais… pour une cuisine créative et raffinée, qui mixe cuisine japonaise et française !

=> 27 avenue du Maine, Paris 15ème, tel. 01 45 49 07 35


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